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Taylor Swift, presque 300 millions de « followers » sur Instagram. Une communauté de fans, les Swifties, prête à bloquer le réseau social X pour protéger sa star des deepfakes. Une femme influente et un cauchemar pour Trump : Et si elle appelait à voter Biden ?

Comment opère-t-on un choix ? Que se passe-t-il dans l’esprit d’un individu face à plusieurs options possibles ? Et comment une personne extérieure s’y prend-elle pour infléchir ce choix et l’orienter selon son désir ? Pour le comprendre, analysons deux types de comportements de parents face au choix de métier de leur enfant en études : devenir clown une fois son diplôme de droit en poche…

Parents 1 : Ce métier est peu rémunérateur et incertain. Les clowns sont des intermittents du spectacle, ils sont professionnellement précaires. En tant que juriste, tu seras bien mieux loti.

Parents 2 : As-tu bien réfléchi à ta décision ? Elle est lourde de conséquences, tu sais ?!

Comment comprendre ces échanges ? Le choix est un processus mental consistant à évaluer différentes alternatives, c’est-à-dire à considérer leurs avantages et inconvénients respectifs. La décision en faveur de l’une ou l’autre option, se fait en fonction du « match » entre les objectifs, les intérêts de la personne concernée, et l’évaluation préalable. Ensemble, ces deux étapes forment l’action de choisir. Les réponses face au choix de métier proposé illustrent deux façons de tenter d’infléchir ce processus mental de choix.

Les parents 1 tentent de convaincre leur enfant, c’est-à-dire d’apporter des arguments factuels dans sa balance évaluative. Ces arguments peuvent peser du côté des inconvénients ou des avantages, car tenter de convaincre consiste toujours à charger un plateau ou l’autre de la balance. L’étape de la décision, elle, appartient à celui que l’on cherche à convaincre.

L’influence, un procédé pernicieux

Les parents 2 tentent, eux, d’influencer leur enfant, c’est-à-dire de jeter le doute sur le processus d’évaluation, de le fragiliser. L’idée est d’ébranler la confiance de l’autre dans sa capacité à évaluer, voire suggérer qu’il n’en est pas capable, et qu’il doit s’en remettre à autrui. Ce procédé, lorsqu’il est volontaire et réfléchi, est à la fois pernicieux, et redoutablement efficace face à des individus immatures ou peu sûrs d’eux tels que des adolescents et les jeunes adultes.

Les influenceurs de tout poil le savent. Ils n’argumentent guère, et adoptent rarement un discours explicite. Le procédé est plus subtil : Il s’agit d’afficher au regard des autres une vie palpitante, prospère, heureuse, bref réussie. Cette réussite est, en creux, un aveu d’échec et d’incapacité pour celles et ceux qui, de l’autre côté de la caméra, connaissent un quotidien banal, voire triste. La conclusion s’impose à eux : Ils ont pris les mauvaises décisions, et la bonne attitude est d’adopter les choix de l’influenceur…

Retour à Taylor Swift : Saura-t-elle infléchir les élections présidentielles américaines ? Ses Swifties étant jeunes, et donc influençables, elle en a totalement le pouvoir. Osera-t-elle ? À voir…

Isabelle Schönbächler

Isabelle Schönbächler est diplômée en Physique et Philosophie. Dans ses chroniques, elle mêle actualité et concepts philosophiques.

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