Depuis sa récente prise de fonction, Trump s’emploie activement à restaurer la grandeur de l’Amérique. « MAGA », cela commence par le retrait de l’OMS et de l’accord de Paris, la relance de la production d’énergie fossile, le gel de l’aide au développement, et autres mesures urgentes.
C’est une formule qui a été reprise par de nombreux humanistes ou hommes politiques : « La grandeur d’une société, son niveau de civilisation, se mesurent à la façon dont elle traite ses membres les plus faibles et les plus démunis ». Ghandi, Martin Luther King, et même l’ancien président Jimmy Carter s’en sont saisis avec conviction, parce qu’elle exprime une idée forte. Les progrès matériels, techniques, industriels, médicaux d’une nation, ainsi que sa croissance économique et financière, doivent s’accompagner d’un développement équivalent de la conscience morale. Il n’y a pas de grandeur autre que morale, tout le reste n’est que richesse et puissance, et peut être mis au service du pire en l’absence d’une éthique solide.
Ce précepte ne vaut pas seulement à l’intérieur d’une société, mais aussi dans ses relations avec le reste de la planète, d’autant plus lorsque les agissements d’une société économiquement développée ont un impact à l’échelle mondiale. La décision de la nouvelle administration de Trump de relancer les forages pétroliers en est un exemple frappant : Ces activités, enrichissantes pour un segment de la population américaine, seront désastreuses pour une bonne part de l’humanité, la part la plus pauvre et la moins à même de se protéger. Est-ce là la grandeur de l’Amérique ?
La « grandeur » de s’en prendre aux « petits »
Toutes les décisions unilatérales et brutales de l’administration Trump à l’égard des organisations en charge de l’aide internationale en matière de santé, d’éducation ou d’agriculture, témoignent d’une semblable indifférence à l’endroit du sort des moins nantis. Restaurer la grandeur de l’Amérique passe par le sacrifice des plus faibles, enfants, malades, mal nourris. Est-ce là la grandeur de l’Amérique ?
Autre décision hautement symbolique du président américain : Le retrait du Conseil des Droits de l’Homme (CDH), organe intergouvernemental de l’ONU. En charge de la surveillance des atteintes aux droits humains, et de l’adoption de résolutions à l’endroit de gouvernements auteurs de ces violations, le CDH n’a d’autre pouvoir que celui de dénoncer les faits constatés : Des yeux et une voix au service d’une conscience morale mondiale. Autant dire rien, du vent, l’agitation inutile de bureaucrates bien trop rétribués au goût de Trump ! Est-ce là la grandeur de l’Amérique ?
Trêve de naïveté. L’Amérique n’a pas vocation à faire œuvre de charité. L’Amérique a toujours défendu ses intérêts, comme tout autre nation. Il n’empêche. En démocratie influente, bien qu’imparfaite et pas toujours exemplaire, l’Amérique a affiché un soutien constant et massif aux causes humanitaires. Sa voix a porté dans ce combat perpétuel pour la dignité humaine. Aujourd’hui, son désengagement du champ éthique, sonne comme le glas de sa grandeur.