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Au box-office médiatique de ce début d’année, il y a le drame ukrainien, la menace climatique, les prix qui s’envolent, et… les Sussex. Une série sur Netflix, des mémoires sorties le 10 janvier : Harry et Meghan sont partout. Célèbres ? Oui, d’une certaine façon…

Kim Kardashian, vous connaissez ? Un corps moulé dans des tenues à la limite de l’élasticité, un visage de madone version vitaminée, une fortune colossale, et un classement Forbes parmi le top 50 des célébrités les mieux payées. Pour Kim Kardashian, tout a commencé par une vidéo intime, ayant judicieusement fuité sur les réseaux sociaux. Un tremplin vers une célébrité aujourd’hui incontestée. Mais regardons de plus près le concept de « célébrité ».

Dans le sens usuel du terme, la célébrité est un état. On « est » célèbre, de la même manière que l’on « est » étudiant, malade ou chômeur. En quoi consiste exactement cet état ? Une personne est célèbre lorsqu’elle est un objet puissant d’intérêt, voire de curiosité de la part du public. Cet appétit d’information se porte de préférence sur la vie privée de la personne célèbre. Deux éléments concourent à cet état. Le premier est le caractère hors du commun d’une personne, en raison de sa naissance, de son destin ou de ses réalisations. Harry, par exemple, se distingue de la masse par son ascendance royale, tandis que Marie Curie est exceptionnelle par l’importance de ses découvertes scientifiques et ses deux prix Nobel. Le deuxième élément constitutif de la célébrité est la visibilité. C’est sans doute une évidence, mais il est impossible d’être célèbre sans apparaître, à un moment ou un autre, sous le feu des projecteurs et dans les médias. Être célèbre, implique d’être connu.

Exit Marie, place à Kim et Meghan

Mais revenons à Kim Kardashian, célèbre au sens premier du terme, mais, a priori, peu susceptible de rivaliser avec Marie Curie du point de vue de ses réalisations. Pourtant, Kim Kardashian peut se prévaloir d’une certaine prouesse : Elle a fait de la célébrité, non plus seulement un « état », mais une « activité ». L’idée est de se poser activement et constamment en objet d’attention, voire de fascination aux yeux de l’opinion, au lieu le devenir. Comment ? Par une mise en scène permanente de sa vie privée et de ses turpitudes, livrées ensuite en spectacle juteux à la crédulité des foules. La célébrité n’est plus un état résultant de la conjonction de deux facteurs, elle devient un exercice à part entière, une activité à temps plein, et qui plus est, fort lucrative. 

Et Harry et Meghan dans tout ça ? Harry, par son appartenance à la famille royale et l’exposition médiatique qui s’ensuit, est sans aucun doute une célébrité. Mais la célébrité n’est qu’un fardeau lorsqu’elle se réduit à un « état ». Harry a porté ce poids toute sa vie, et Meghan, en femme avisée, le sait. La solution est là, toute simple : Sortir du carcan de l’état de célébrité, pour se lancer dans l’activité de célébrité, qui a le mérite de rapporter gros, tout en offrant la liberté. Bien joué !

Isabelle Schönbächler

Isabelle Schönbächler est diplômée en Physique et Philosophie. Dans ses chroniques, elle mêle actualité et concepts philosophiques.

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